Le tour de ferme

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Le tour de ferme

Attention : hors bâtiment il est obligatoire de tenir les petits enfants par la main, le parcours est aménagé comme un chemin de randonnée, certaines parties contiennent des talus abrupts, falaises, ou étendues d'eau non protégées.

Attention bis : tous les vestiges, même s'ils sont ténus, sont des témoignages très précieux. Surtout, il faut faire attention de ne pas les détériorer, en particulier ceux qui sont préhistoriques ou encore l’œuf de dinosaure.

Attention ter : Après le grand bassin, le parcours va passer près de ruches. Il est important que les enfants ne sortent pas du balisage, et les personnes allergiques doivent renoncer. Cela dit, normalement, ça ne pique jamais.

Vous remarquerez des petits fruitiers, il est possible d'y goûter en petites quantités : l'important c'est d'en laisser pour tous.
Merci pour le respect de ces consignes et notre chien Dolly est tenu de les faire respecter.
En vous souhaitant un bon petit tour.

Pour commencer prendre vers les bergeries et rentrer par la première porte à gauche.

1- Vous êtes dans la mamellerie !!

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Chaque matin et soir les chèvres rentrent par la porte du fond et avancent pour manger céréales et luzerne, distribuées par le convoyeur suspendu. Une fois toutes nos biquettes bloquées, la traite peut commencer. On leur branche les manchons trayeur qui vont venir coller les mamelles par aspiration. En effet, c'est comme un aspirateur qui va aspirer en cadence le lait au travers des tuyaux pour aboutir au bocal transparent. Une fois le bocal à moitié plein, une pompe envoie le lait directement par le gros tuyau dans le sol jusqu'en fromagerie. On fait peu de lait : environ 2 litres par chèvre car nous sommes très extensif.

Montez l'escalator à votre gauche …..

2- La chèvrerie

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Le maître des lieux, c'est Dolly, un chien de troupeau. Il travaille à la rentrée et sortie des chèvres. Vous le verrez sûrement en pause syndicale ou en promenade. Voici la chèvrerie, elle est toute en longueur car cela permet d'enlever le fumier avec le tracteur par les portes du fond une fois l'an. Le paillage et les pétoules des chèvres, c'est de l'or pour les champs, un super engrais bio. Le grand couloir central permet de dérouler les grosses balles rondes de foin, ou de jeter les plaques de luzerne depuis la grange qui se trouve au dessus. Ne jetez pas du foin dans la chèvrerie, car il serait souillé et les chèvres ne le mangeront plus. Les belles ne sont pas là ? C'est qu'elles sont dans les montagnes bien au frais, rassurez-vous pour elles, elles savent mesurer leur effort.

Traversez la grange en marchant dans l'assiette des chèvres ….

3- Les chevrettes

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Honneur aux aînés : derrière vous les chèvres qui ne peuvent plus suivre le troupeau, car oui la liberté a un prix..... Devant, vous verrez la jeunesse, intrépide de découvrir la vie. Elles ont entre 5 et 9 mois et vous pouvez aussi voir quelques boucs reconnaissables à leur large cou. Les chèvres prennent le bouc à partir du 7e mois puis vont porter 5 mois pour chevreauter vers 12. Ensuite, elles font bien sûr du lait. Vous remarquerez que certaines ont une barbichette ou des pampilles (deux petits bouts de peau sous le menton) sans que l'on sache la réelle utilité. C'est très affectueux, vous pouvez donc les caresser, en évitant de toucher les cornes. Elle adorent les caresses sous le menton ou sur le museau. Attention elles sont chapardeuses.

Passez le viaduc et ….

4- Les chevreaux

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Voici les petits de 3 à 5 mois, si vous y mettez le doigt ils vont le suçoter, prenez garde ils sont chapardeurs, gare à vos vêtements. Ici on ne garde que les chevrettes, et de toutes les couleurs. On garde en particulier les blanches car elle se trouvent bien plus facilement dans les châtaigneraies l'automne. Les blanches ce sont des Saaneens, et sont un peu plus costaudes, et les marron sont des alpines et sont plus rustiques. Ha les mouches !! Si leur affection pour vous n'est pas payée de retour, ne prenez pas la mouche mais gobez-les : elles sont bio! Reconnaissez-vous le côté noisette grillée ? S'il n'y en a pas tant que ça (et ça, c'est vrai), c'est que nous introduisons plusieurs fois par an un parasite naturel des mouches qui sont … des guêpes. Pas de celles qui piquent mais des minuscules guêpes du nom de muscidifurax raptorellus et Spalangia cameroni. En fait, elles pondent dans les œufs et les larves des mouches, ce qui les détruit. Ainsi, il s'établit un équilibre hôte parasite, avec toujours quelques mouches présentes. Ceci dit, si vous voulez du zéro mouche, il existe plein de poisons bien chimiques qui font bien propres. C'est pas notre tasse de thé.

Grimpez par l'escalier nord.

5- Clapier et pigeonnier

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Le clapier de messieurs à gauche et de mesdames à droite. Car sinon, ça va un peu trop vite. Pour les pigeons, c'est une tradition qui perdure car ce fut longtemps interdit de posséder des pigeons. Ceux-ci étaient réservés au seigneur avec son pigeonnier dans le château parce qu'ils fournissent un mets délicat à table pour le puissant et se nourrissent sur les terres des pauvres paysans, pillant les récoltes des champs de céréales.

Vous me direz, les choses n'ont pas vraiment changé !!!

6- Les granges à foin

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Ce sont les granges pour stocker le foin et la paille au sec, ce qui va ensuite permettre de nourrir les animaux l'hiver. En mai-juin, on coupe l'herbe dans les prés, puis on laisse sécher et on bottelle soit en balle carrée soit en balle ronde. Les rondes peuvent rester plus d'une année entière dehors sans prendre l'eau car l'eau glisse dessus. La paille, c'est ce qui reste du champ de céréales après avoir récupéré le grain. Elle sert de litière pour les animaux. A l'époque, même la paille était consommée par les animaux et on ramassait de la fougère en guise de litière.

Traversez le planet vers la vallée.

7- Les chèvres au pré

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Cherchez bien, elles sont face à vous. Pour dire, il y a aussi l'autre vallée derrière le village car tout est clôturé depuis le fond de la vallée, jusqu'aux crêtes tout en haut. Si vous ne les trouvez pas c'est qu'elles sont peut-être bien au frais sous les arbres et surtout il fait 120 ha c'est-à-dire 1 200 000 m² : Oui, plus d'1 million ! Et tout est clôturé ! Quand elles sont au bout du parc il faut plus de 50 mn pour les rentrer. Ceci dit, heureusement elles sont souvent à la porte le soir, pour attendre le grain et la traite.

Direction le recyclage.

8- Le poulailler

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Voici le monde merveilleux du recyclage : Au départ, les restes de la ferme que les poules mangent et à l'arrivée, des œufs tout frais. Voyez le coq gaulois comme il est fier de vous toiser, entouré des coquettes. Dans les pondoirs si vous voyez des poules, c'est sûrement qu'elles couvent leur œuf, et dans quelques jours les poussins. Et si une poule chante c'est qu'elle vient de faire un œuf.

Direction les débroussailleurs.

9- Le casier à bouc

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Voici les débroussailleurs : Dans le parcours, les chèvres aiment bien picorer çà et là, surtout des petits arbrisseaux, des écorces, bref un peu de tout. Ce n'est pas glouton comme une vache, ce qui fait qu'une chèvre vaudra toujours mieux qu'un bon désherbant. Les boucs sont séparés des chèvres pendant une certaine période. En effet, chez les chèvres, les jours les plus longs (mi-juin) vont déclencher les chaleurs deux mois plus tard (vers août-septembre). Le fait de réintroduire à ce moment-là les messieurs va améliorer grandement le résultat pour la reproduction. Et quand ces messieurs sont très chauds, croyez-moi ça sent vraiment très très fort … le bouc. Pour en dire un peu plus, les chèvres c'est plutôt coquin, malin et individualiste.

Direction les tondeuses.

10- Les moutons

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On les appelle « tondeuses », car ils mangent quasi uniquement de l'herbe. Ici ce sont des petits moutons noirs pour entretenir l'herbe sous les vergers. Bien sûr les moutons sont tondus à la fin du printemps pour en faire de la laine. Mais ils sont surtout élevés pour l'agneau. S’ils ne sont pas dans leur bergerie, c'est qu'ils sont derrière dans les prés, ou au frais juste au-dessus dans les arbres. Que dire des moutons, c'est placide et grégaire (disons bête et en troupeau)

Direction la mare, mais vous y étiez déjà !

11- La mare aux canards

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Que dire d'un canard !!! que ça a la belle vie, mais qu'un magret c'est plutôt sympa aussi. Comment faire la différences entre un canard et une oie ? A vous de voir !

Demi-tour toute et poussez la porte entre les deux cabanes. Merci de refermer la porte.

12- Le bassin aux carpes

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Dans le temps, chaque point d'eau était l'occasion d'en faire un vivier. C'est-à-dire que l'on conservait ainsi du poisson pour les vendredis (où la coutume voulait qu'on mange du poisson), ainsi que pour les jours de jeûne ou de disette. De plus les poissons mangent les algues, les vers et les larves de moustiques ce qui va purifier l'eau.

Il faut grimper… mais tranquille, on s'approche des ruches ! Par temps orageux, surtout ne jamais s’approcher des ruches.

13- Le rucher cévenol

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Restez bien sur le chemin, ne gigotez pas car sinon les gardiennes vont vous canarder. Surtout par temps orageux. Près de vous des ruches traditionnelles des Cévennes, appelées ruches-troncs ou « bruscs ». Elles sont creusées dans une section de tronc de châtaignier et sont recouvertes d'une dalle de schiste ou « lauze ». Le bois de châtaignier étant très tannique, il est quasi imputrescible : ainsi une ruche peut durer 3 à 4 siècles. Les ruches des Cévennes étaient habitées par l'abeille noire caractérisée par sa forte résistance naturelle acquise au cours de 10 000 ans d'évolution. L'extraction du miel se faisait par le haut en découpant des rayons de miel avec la cire. Le miel était le seul mets sucré que l'on pouvait conserver, et la cire permettait de s'éclairer ou d’étanchéifier des pots. Derrière vous pouvez voir des ruches modernes, où la partie haute permet de récolter le miel sans briser les rayons de miel.

14- Les vergers de fruitiers

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Vous pouvez voir ici beaucoup d'arbres fruitiers avec différentes variétés de cerisiers, pruniers, abricotiers, pêchers. Traditionnellement, c'est ici le pays de la prune et de la noix. L'intérêt du noyer est qu'il produit régulièrement et que ses fruits nourrissants se conservent longtemps. Quant à la prune, elle était utilisée en partie pour élaborer la sainte gnôle. Au retour à la ferme, un bel alambic se trouve dans la grande pièce. Les prunes étaient aussi séchées au four à pain avec la chaleur résiduelle de la cuisson de pain pour en faire des pruneaux ou bien transformées en confitures sans adjonction de sucre car le taux de sucre peut atteindre 50 % avec la reine-claude. Et vive la grande faune sauvage On a la chance d'avoir des lapins et des lièvres qui mangent parfois les jeunes plants, les chevreuils et biches qui grignotent les basses tiges, les rats qui bouffent les racines et tuent les arbres, les sangliers qui retournent les prairies et le jardin, le renard et quelques objet s volants appréciant les jeunes poules… et bientôt le loup, on ne l'a encore jamais vu ici mais à quelques kilomètres il a fait 2 carnages. Cet inventaire à la Prévert pour dire que les choses ne sont jamais bien simples.

15- L’œuf et les empreintes de dinosaures

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Vous les avez trouvées sur la grande dalle blanche ? Deux empreintes sont parfaitement conservées avec leurs trois doigts, les deux autres sont sur le bord semblant fuir vers la gauche. Elles sont attribuées à un théropode bipède, le « grallator », un lointain ascendant du Tyrannosaurus rex. La roche calcaire dans laquelle ces pas sont imprimés est datée d'environ 190 millions d'années. Cependant, à cette époque, cette roche n'était qu'une terre argileuse où l'ancêtre du poulet a apposé sa signature. Sur la même dalle, une autre empreinte est visible de travers. De même si vous regardez la dalle d’après sur la droite vous en verrez une autre. Merci de ne surtout pas gratter !! Face à vous, sur la margelle du bassin près du repère, vous verrez une coquille d'œuf de dinosaure en coupe. On voit bien l'épaisseur de la coquille, et même des glandes rondes qui permettent de voir que cet œuf a commencé à être couvé avant d'être enseveli dans une boue argileuse qui l'a conservé jusqu'à nos jours. Il s'agit sans doute de la même espèce que les empreintes.

16- Le potager

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Un potager cévenol contenait surtout des légumes qui pouvaient se conserver et se manger l'hiver : poireau, chou, oignon doux des Cévennes et blette. A l’époque bien des légumes n'existait pas, et l'on consommait parfois la même chose tous les jours. À côté du jardin domestique entretenu par les femmes, les grandes cultures étaient l'apanage des hommes. Des céréales sur les terres les plus fertiles, et sur les autres terres, lentilles et pois chiches riches en protéines.

17- La vigne

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Face à vous, la vigne domestique est installée plein sud pour profiter d'un ensoleillement maximal tout en étant à l'abri des vents froids du nord. Autrefois, chaque ferme avait ses vignes pour en faire le vin quotidien. Aujourd'hui on dirait plutôt « piquette ». Il faut dire que la fermentation alcoolique était l'un des rares moyens pour consommer un breuvage sain autre que l'eau durant toute l'année… Bon, il y avait aussi la prune…

Passez la porte et fermez-la bien… Tout droit vers les grandes oreilles.

18- Le pré des ânes

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Voici nos compagnons de travail. Ils servent à porter avec un pied bien plus habile que le cheval. C'est tellement brave et affectueux un âne. Ha ! si le monde pouvait être rempli d’ânes ….. Et c'est pas bête du tout. Des fois ça veut pas parce que ça réfléchit, et parfois il vaut mieux réfléchir avant d’agir comme dit saint François notre cher président. Ils sont absents ? Alors ils sont en ballade sur nos chemins de randonnées.

Prenez la piste qui retourne vers la ferme.

19- Les châtaigniers

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Tout ce que vous voyez en contrebas sont des châtaigniers. Ils furent le pilier de l'alimentation des Cévennes. La châtaigne peut se manger cuite à l'eau ou grillée au feu. De plus si on la fait sécher elle se conserve tout l’hiver. Les châtaignes se sèchent dans de petites constructions à deux niveaux, que l'on appelle clède. On y fait brûler des racines au niveau inférieur pour que la chaleur sèche les châtaignes situées à l'étage. Ainsi durant 4 semaines, des gens (souvent les enfants) restaient jour et nuit à côté pour entretenir un faible feu, mais surtout pour éteindre le feu venant à s'emballer. Sinon, c'est toutes les provisions de l’hiver qui partaient en fumée !! Ainsi, dans chaque parcelle vous pouvez voir une clède. À la ferme, vous la verrez au fond de la grande pièce de l'alambic au-dessus de la fromagerie (le plafond de cette clède est resté noir de fumée). En chemin… regardez sur la margelle du bassin entre le potager et la vigne, il se trouve une empreinte de dinosaure bien marquée.

20- Les mûriers platanes et petits fruits

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A coté du panonceau 20 c'est les mûriers. Voici de jeunes arbres alignés et qui donnent de délicieuses petites baies très sucrées de couleur blanche rouge ou noire en juillet. Alors c'est pas les mûres des ronciers ? C'est plutôt un arbre du sud, taillé très court comme la vigne. Dans le sud il y a aussi les arbousiers, ils se trouvent au-dessus des deux cabanes. C'est un arbre toujours vert et qui fleurit en hiver et donne en même temps ses fruit rouges appelés fraises en arbre. Mais c'est plutôt fade et farineux. En rentrant sur la ferme, vous trouverez tout autour de vous, des petits arbres fruitiers... à vous de les reconnaître : groseilliers, framboisiers, amélanchiers, mûriers, cassissiers, myrtilliers, arbousiers... oui il faut connaître !

Au fil du temps


parcours 800 mètres, 10 minutes

Attention : hors bâtiment il est obligatoire de tenir les petits enfants par la main, le parcours est aménagé comme un chemin de randonnée, certaines parties contiennent des talus abrupts, falaises, ou étendues d'eau non protégées.

Attention bis : tous les vestiges, même s'ils sont ténus, sont des témoignages très précieux. Surtout, il faut faire attention de ne pas les détériorer, en particulier ceux qui sont préhistoriques ou encore l’œuf.

Vous remarquerez des petits fruitiers, il est possible d'y goûter « juste pour apprécier la saveur » : l'important c'est d'en laisser pour tous. Merci pour le respect de ces consignes et notre chien Dolly est tenu de les faire respecter.
En vous souhaitant un bon petit tour.
Si vous commencez le sentier depuis la ferme il faut vous rendre à la lavogne. Suivez la piste juste sous les bergeries et vous trouverez.
Le but du jeu est de trouver les panonceaux (au niveau du sol, parfois derrière les herbes folles), de se mettre face à eux et de lire le petit topo correspondant.

21- La soie des Cévennes

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Face au bassin, une rangée de jeunes mûriers. Ses feuilles permettent de nourrir le ver à soie. Toutes les Cévennes pratiquèrent l'élevage du ver à soie. A la fin du XIXe siècle, les Cévennes étaient le premier producteur français de cocons !! Ainsi dans chaque ferme les meilleures terres furent dédiées à la culture du mûrier. L'élevage du ver à soie permettait de produire des cocons, que l'on transportait en vallée vers les filatures, pour les transformer ensuite en fil de soie. C'était quasiment le seul revenu extérieur de la ferme, avec lequel on pouvait acheter le sel. À la ferme, la première maison du hameau a été surélevée d'un étage pour l'élevage du ver à soie, appelé magnanerie ((le « magnan », « gourmand » en occitan), car le ver mange énormément de feuilles. Ce bâtiment se reconnaît par les petites ouvertures qui permettaient la ventilation nécessaire à l'élevage des vers à soie.

22- La lavogne

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Une lavogne est une retenue d'eau en fond de combe que les pluies de printemps et d'automne remplissent. Très typiques des grands causses, les lavognes permettent la vie dans ces étendues très sèches en été. Toute l'importance d'une lavogne c'est l'étanchéité !! Elle est réalisée avec de l'argile, que les violentes pluies arrachent à la montagne et ramènent en fond de lavogne. Aussi, le tassement des brebis avec leur ssabots va compacter et colmater le sol. Notre lavogne est en Cévennes et, de plus, alimentée par une source qui ne coule guère en été. Cette lavogne sert à l'arrosage des jardins, mais surtout à abreuver les troupeaux qui descendent par le plan incliné en dalle de calcaire au bout de la lavogne.

Prenez le petit chemin qui descend dans la forêt.

23- L'arbre à pain

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Vous êtes dans une châtaigneraie cévenole plantée voici plusieurs millénaires et reconnue par Cicéron le romain comme des plus belles. Dans une région où les champs plats sont rares, la base de l'alimentation n'était pas les céréales mais les châtaignes d'où le nom « arbre à pain »... Dont on n'a jamais fait de pain. En effet, la châtaigne séchée se consommait dans une soupe « la badjana ». Quel intérêt de la moudre pour en faire de la farine puis de la cuire ? D'autant que la farine de châtaignes qui est très grasse ne se conserve qu'au frais. Par contre, le bois de châtaignier très résistant aux insectes et au temps sert pour la charpente, le chauffage, la cuisson et la vannerie. Malheureusement, au cours du XIXe siècle, les châtaigniers furent touchés par diverses maladies venues de la... mondialisation (eh oui les transports modernes facilitent la propagation des maladies). Sans châtaigniers, la misère s'installe et c'est alors l'exode vers des villes en plein essor industriel, en particulier Alès et ses bassins houillers. En partant, les familles vendirent le seul bien monnayable qui n'était pas les bâtiments (car tout le monde s'exilait) mais les châtaigniers. En effet l'industrie était à la recherche de bois de châtaignier pour en extraire le tanin, utilisé dans la confection du cuir. Face à vous, un châtaignier de plusieurs siècles. A l'origine il a grandi au centre là où il reste des bouts de bois charbonneux. Un coup de foudre a dû s’abattre sur lui, mais il a pu repartir de sa base et finir par se redévelopper en de multiples nouveaux arbres.

24- Du schiste aux lauzes

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Voici donc un bloc de schiste qui caractérise les Cévennes. Cette roche acide permet la culture du châtaignier et donne ces paysages très découpés. Le schiste est issu d'argiles cuites qui ont subi de très fortes pressions et températures sous terre, et que l'érosion a ramené en surface. C'est pourquoi cette roche est stratifiée, permettant son décollage en plaques grâce à une technique d'ouverture avec des coins. Ainsi, on obtient des plaques plus fines que l'on appelle lauzes et qui servent pour les toitures. Ce rocher a pu servir de carrière pour fabriquer des lauzes dont on peut voir quelques exemples à vos pieds. Derrière vous, au travers des arbres, vous voyez un paysage caractéristique du schiste. Ce sont des roches sombres très déchirées avec une pente très abrupte finissant au sommet en crête et en vallée par des gorges très encaissées. Ceci dit, cette roche est relativement riche en éléments nutritifs permettant une végétation foisonnante. Avec le temps, la roche est colonisée par un lichen (c'est une symbiose entre un champignon et une algue). Celui de couleur jaune est la xanthorie des murailles.

Sur la droite le chemin mène vers le « tour des vallées cévenoles » et les moulins, mais prenez sur la gauche le chemin qui monte.

25- Un hameau des Cévennes

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De l’autre côté de la vallée, observez un typique hameau des Cévennes. Au milieu, le hameau est constitué de quelques maisons qui ont en commun le four et l'aire de battage. Tout proche, il y a les jardins et la source. Plus loin, on peut trouver sur les bonnes terres les mûriers et sur les autres les prés de fauche et les châtaigneraies. Ainsi, un peu partout dans les Cévennes, il y a des hameaux isolés et dispersés du fait du relief, car les déplacements sont difficiles. Le bourg central (en l’occurrence Florac), lieu d'échanges, peut se situer à plusieurs heures de marche par des chemins muletiers. Dans ce pays se sont créés des mondes en quasi autarcie, où seul le sel était importé.

A la piste prendre la première porte sur la droite, et montez vers les vergers.

26- La combe terre nourricière

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Vous voici devant une combe, c'est une petite vallée (ou cuvette) arrondie et fertile dans laquelle s'agencent différentes cultures suivant les versants. Sur le versant sud, il y a la vigne en plein soleil et à l'abri des vents froids du nord. Sur le versant nord s'y trouve de l'herbe pour la fauche. Souvent, en fond de combe, a été aménagé un bassin de retenue d'eau qui récupère l'ensemble de ces précieux limons et argiles emportés par les violentes pluies d'orage. Le point d'eau se trouve à côté du potager pour pouvoir l'arroser mais il y a aussi un plan incliné pour l'abreuvement des bêtes.

27- Le causse Méjean et les moutons

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Face à vous, le Causse Méjean, un plateau calcaire situé à plus de 1000 mètres et clos tout autour par ses falaises. En fond de vallée, vous apercevez Florac à la confluence de trois rivières : la Mimente qui vient du Bougès, le Tarnon du mont Aigoual et le Tarn du mont Lozère. Sur ces causses, la vie est très différente des Cévennes. La terre est calcaire, pauvre, pleine de cailloux n'offrant qu'une maigre végétation. Pour en faire des champs, il a fallu épierrer et les mettre en tas, appelé chez nous « clapas ». Vous en verrez quelques-uns dès que vous passerez sur le calcaire. Autre situation aggravante du causse : cette terre ne retient pas l'eau qui s'infiltre directement. Ainsi ne subsiste qu'une végétation d'herbes rases et séchées, balayées par les vents que rien n’arrête. Sur ces steppes, seul le mouton peut subsister. Le côté plat du causse permet la mécanisation. Ainsi, sur notre causse nous cultivons des céréales, des luzernes et des trèfles sur de grandes parcelles. En dessous de vous c'est le « grand valat » ( vallée en patois), bien connu pour ses veines de quartzite et ses filons aurifères. Derrière vous, le « serre pourpre ». Ce surnom vient du fait qu'il est tapissé de bruyères qui s'ornent d'une belle couleur pourpre durant l'été. Sur cette crête très pauvre, sèche et battue par tous les vents, seule une lande à bruyère, genêt à balai et callune a pu s'établir.

28- L'éperon rocheux préhistorique et les cupules

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Voici une pierre à cupules. Merci de ne rien gratter, de n’enlever ni mousse ni lichen. Imaginez qu'ici il y a plus de 5000 ans devaient se tenir des hommes pour une cérémonie!! Ces cupules ne sont pas une érosion naturelle. Elles résultent d'un piquetage et d’un raclage effectués avec un pic en quartz, en des trous circulaires. Fréquents en Cévennes, elles s'inscrivent toujours dans un paysage grandiose, en des points topographiques significatifs. Elles sont habituellement datées du IIIe au IVe millénaire avant JC. Selon certaines hypothèses, ces roches à cupules seraient associées aux signes solaires, ou alors au culte de l'eau, bref on n’en sait trop rien. Plein sud, face à vous, vous voyez un petit plateau cerclé de petites falaises. Il s'agit d'un éperon rocheux barré vers l’arrière par un mur. Il servait d’enceinte fortifiée pour des hommes qui établirent un habitat du Néolithique. Ce site fut sans doute choisi pour ses défenses naturelles et pour sa vue panoramique stratégique. En effet, il était proche de deux abris sous roche et d'une grotte mais aussi d'une source à moins de 50 mètres. Il subsiste dessus deux tumulus (monticules de terre et de pierres au-dessus de sépultures) et les traces d'un atelier métallurgique. En effet, dolmens, menhirs et tumulus sont très présents sur les Causses. Les cupules et les roches gravées sont, elles, présentes dans les Cévennes. Les hommes s’établirent dans la région il y a plus de 400 000 ans. Après l’ère glaciaire du IVe millénaire, on a constaté une forte poussée démographique avec la culture chasséenne. Ces habitants, agriculteurs et éleveurs, exploitèrent des filons argentifères et d'antimoine sur les roches granitiques environnantes.

Revenez légèrement en arrière et descendez en suivant le panneau « petit tour ».

29- Coffre funéraire préhistorique

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Face à vous, sans doute une ancienne urne funéraire qui n'a pas fait l'objet de fouilles. La culture chasséenne s'est développée avec des rites funéraires novateurs, notamment par des sépultures collectives qui demandent des enveloppes durables, telles que des cavités naturelles ou des dolmens, très souvent recouverts de tumulus. Ici, une grande pierre de schiste a été glissée pour former un couvercle. Coïncidence ou volonté des hommes préhistoriques pour la particularité de cet emplacement, vous êtes au point de contact entre le schiste et le calcaire. Notez la différence de végétation. Devant vous, le calcaire avec les buis, les ronces, les prunelliers, les églantiers et les pins. Derrière vous, la bruyère, le genêt, la fougère et les châtaigniers.

Revenez sur vos pas puis prenez à gauche.

30- La draille de Margeride

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Sur le flan, à mi-pente, descendez la « draille de la Margeride » : voie ancestrale de passage des troupeaux lors des transhumances. Celle-ci suit les crêtes cévenoles et traverse le Tarn à Florac avant de remonter jusqu'à la Margeride. Autrefois, les troupeaux du sud montaient chercher l'herbe verte sur les hautes montagnes lozériennes fraîches et vertes en été. Lors des transhumances, ils utilisaient des chemins de passage assez larges et droit en suivant les crêtes et les cols que l'on nomme drailles.

31- La grotte des camisards

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La flèche du panneau « le petit tour » pointe vers la vallée du ruisseau des Oules, qui creuse avec ses falaises un passage jusqu'aux plateaux. Sur une rive se trouve la la baume de Giral, dite « grotte des camisards ». En effet, les Cévennes sont historiquement des terres protestantes. Suite à la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, qui interdit la liberté de culte, une révolte souleva les Cévennes entre 1702 et 1710, appelée guerre des camisards. Les protestants, pour survivre, durent célébrer clandestinement leur culte dans des lieux cachés, en particulier dans cette grotte, où l'assemblée fut trahie. Les participants, pris sur le fait par les dragons du roi, furent massacrés sur place et enterrés dans la grotte. De nos jours encore, les Cévennes sont fières d'avoir une certaine liberté de pensée. Y perdure un droit de se faire enterrer chez soi dans son jardin si la tradition se perpétue. Ainsi, chaque famille de chaque hameau a son cimetière. Celui de la ferme, qui est le cimetière de la maison Delpuech, se trouve juste en contrebas de la salle de traite, la grille en est bien visible.

Le chemin qui file droit monte faire le « tour des grand causses ».

32- L'eau, le trincat et les moulins

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Les Cévennes, c'est surtout une histoire d'eau. Trop violente en automne et trop rare en été. L’art de l'homme est de canaliser ces deux caractères. Encore cet été tout sera grillé ? Et pourtant c'est ici sur le mont Aigoual, à 20 km, qu'il pleut le plus en Europe !! Oui mais toute l'eau tombe violemment en automne dans de violents orages dits « épisodes cévenols ». À ce moment-là, trop d'eau emporte et ravine les terres arables. C'est pourquoi l'homme a bâti des murets bien visibles dans les montagnes en face, pour que l'eau s'infiltre. Et trop rare en été, l'homme a donc taillé dans la roche cette rigole de récupération des pluies de ruissellement lors des rares orages d'été. Ici, cette rigole s’appelle un trincat. Ainsi, avec un seul orage, cela peut remplir la lavogne qui se trouve dans l'alignement et permet, en plus, de récupérer après l'orage les précieux limons charriés pour amender les jardins. Savez-vous qu'à l'époque, le seul salaire d'une journée de travail pouvait être la terre que le salarié pouvait emporter !! Vous devinez un peu partout des pins, surtout sur le versant sud, plus chaud et sec. Ces derniers furent plantés par l’État pour endiguer l'érosion des terrains de montagnes, afin de lutter contre l'érosion et l'enlisement au début du XXe siècle du port de... Bordeaux. Eh oui, je vous rappelle que l'eau d'ici file vers l'Atlantique et que les pluies torrentielles d'automne font des dégâts. Mais l'eau, c'est aussi le ruisseau des Oules qui coule en contrebas. Sur ses rives, quatre très vieux moulins subsistent. Pour qu’ils fonctionnent, l'eau est stockée dans des bassins aménagés sur les pentes et acheminée par des béals creusés dans la roche.

33- « Le Stevenson »

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Vous rejoigniez maintenant le chemin qu’emprunta un jeune écrivain écossais du nom de Robert Louis Stevenson, en septembre 1878. Il emprunta ce chemin depuis le Puy-en-Velay jusqu'à St-Jean-du-Gard. C'est de ce périple qu'il tira son récit de voyage : « Voyage avec un âne dans les Cévennes ». En son honneur, le célèbre GR 70 s'appelle « le Stevenson » .

34- Lecture de paysage

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Face à vous, il y a trois types de paysages, issus de trois roches mères distinctes. - Au loin, la plus haute montagne avec ses courbes vallonnées et souples, c'est du granit. Ici, c'est la montagne du Bougès, culminant à 1421 mètres, faisant partie du massif du mont Lozère. - Vers le dessous, avec des crêtes acérées, des vallées très découpées et de fortes pentes, c'est du schiste. C'est typiquement les vallées cévenoles. - Sur la gauche, à partir des replats, on aperçoit une roche plus claire avec des falaises et qui se termine au sommet par un plateau, c'est du calcaire. C'est les grands causses, avec de profondes vallées entre les causses qui sont les gorges du Tarn. C'est les roches mères qui donneront historiquement la culture de chaque terroir. Le parc national des Cévennes a été créé en 1970 pour cette diversité des terroirs ainsi que pour la différence des climats atlantiques, méditerranéens et montagnards.

35- Le hameau

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Sous vos yeux, notre hameau cévenol. Les maisons sont accolées et adossées à la montagne sur près de trois étages. Au sous-sol, les bêtes ; à l'étage, l'habitation ; et sous les toits, le paio avec le foin. Ainsi, les moutons chauffent l'ensemble de la maison et le foin isole. Dans les Cévennes, on profite de la pente : chaque niveau est de plain-pied. De plus, on se colle au rocher, cela évite la construction d'un mur, isole du froid et tempère la chaleur. Regardez là, vous voyez bien les toits recouverts de lauzes colonisés par les lichens.

Allez tout droit et prenez le chemin du haut.

36- La source

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Voici la source du hameau captée par un tunnel horizontal. L'emplacement du hameau est bien sûr dû à l'emplacement de la source. L'eau dans une zone sèche est très précieuse surtout pour l'arrosage des cultures. Jadis, le droit de l'eau avait plus de valeur que les terres. Le droit d'eau était établi devant notaire pour déterminer les jours (et même les heures par jour) de droit d'utilisation de la source pour l'irrigation. Devant la source se trouve deux bacs, c'est le lavoir commun du hameau, avec la pierre sur laquelle on frappait le linge pour le nettoyer. Ensuite, l'eau traverse le chemin et se déverse dans la gourge, qui est une réserve d'eau servant à arroser les jardins grâce à des canaux et rigoles qui arrosent successivement les terrasses.

37- Les fleurines

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Face à vous, il y a la roche calcaire. Regardez bien les fentes, notamment une qui est assez longue. On les appelle fleurines. Ce sont des failles qui viennent de la dissolution du calcaire par l'eau de pluie acidifiée par la matière organique du sol. Ainsi sont creusées dans toute la roche des cavités dont vous connaissez les fameuses grottes du causse. Vous remarquerez aussi des dépôts comme des stalactites, c'est ce calcaire dissous qui se recristallise au contact de l'air. La source naît quand l'eau rencontre la couche de schiste imperméable.

Face à vous un chemin qui part dans la forêt de hêtres et qui mène au hameau de Ventajols qui se situe sur la crête en face Faites demi-tour et allez dans la cour du hameau.

38- Le hameau et l'aire

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Ici, vous êtes sur la terrasse du 3e étage ! Eh oui, par la porte de droite rentraient les charrettes pleines de foin que l'on jetait dans la grange. Cette grange est souvent au-dessus de la pièce où l'on vit car le foin isole du froid. L'étage d'en dessous est souvent l'unique pièce à vivre, avec la cheminée (le foyer) et une pierre d’évier pour la cuisine. Et encore en dessous, ce sont les bêtes qui chauffent ainsi la maison. Les murs sont en pierres simplement liées par un mélange sable chaux. La chaux était produite juste au-dessus sur le causse. Pour la faire, il faut faire brûler en tas des branches et des pierres de calcaire. La température produite va cuire le calcaire et le transformer en chaux vive, dont on pourra se servir comme liant pour faire des murs plus solides et étanches au vent !! Remarquez sur le sol de la cour les grosses dalles : c'est l'aire à battre les céréales. Les gerbes de céréales apportées jusqu’ici étaient battues ou piétinées par les bêtes pour en faire sortir le grain. Ensuite ce grain était nettoyé des poussières grâce à un « ventair », vous en verrez dans la salle de dégustation.

Descendez en longeant les bâtiments.

39- Le four à pain

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Voici le vieux four du hameau caché derrière un amélanchier. Le four était en général le seul bien commun au hameau. En effet, la chauffe du four demandait une grande quantité de bois et près de quatre heures de feu pour emmagasiner suffisamment de chaleur dans les pierres. Ensuite, on sortait les braises et on pouvait enfourner. Après la cuisson du pain, comme le four était encore chaud, on pouvait cuire des viandes, des pâtisseries, des tartes, et puis on faisait sécher les prunes ou les champignons. Le four était allumé souvent une fois par semaine et on y faisait des grosses miches qui n'était pas encore trop trop dure au bout d'une semaine !!

40- La cour des bergeries

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Entrez dans la courette. Immédiatement à gauche, l’abri pour les ânes. Vous êtes dans la cour du hameau. Des trois côtés, vous avez des maisons distinctes. Au niveau du sol, les portes donnaient sur les bergeries, et les escaliers menaient aux habitations. Le sol est taillé à même le schiste de la montagne et des rigoles sont creusées pour permettre d'évacuer l'eau qui sort du rocher lors des fortes pluies. Le cheptel de chaque foyer était en général constitué d'une vingtaine de moutons, de quelques chèvres, et d'un âne. Les moutons et l'agneau pour la viande, les chèvres pour le lait et l’âne pour le transport. Les troupeaux étaient gardés tous les jours par les jeunes ou les aînés.

Voilà, l'épreuve est fini, des petits bancs vous attendent pour vous reposer, notre source et la guinguette pour vous désaltérer.